Ces derniers temps, je dédie environ 15 minutes de ma journée pour regarder des discours de conférenciers au TED (Technology, Entertainment and Design). Le TED, c’est des professionnels de tous les domaines invités à venir partager leurs idées et leurs théories devant un public. Après vote, les meilleurs se retrouvent sur leur site Internet où l’on peut les voir gratuitement.
Ben Goldacre, médecin et auteur du livre Bad Science, est apparu à l’une des conférences, il n’y pas si longtemps. Il y va de sévères critiques envers les revues scientifiques qui tendent à ne publier que les études dont les hypothèses sont positives. Son exemple le plus intéressant concerne les recherches, approuvées par la FDA (Food and Drug Administration), faites autour des antidépresseurs. Cet organisme aurait admis 76 recherches, dont 38 aux résultats positifs (en faveur de la commercialisation de certains types d’antidépresseurs), contre 36 aux résultats négatifs. À la fin, 37 résultats positifs et seulement 3 résultats négatifs ont été publiés dans des revues spécialisées.
Les médecins et les pharmaciens consultent évidemment ces magazines. En tombant sur des études dont son contenu n’est jamais réfuté, ils prescriront des médicaments sans connaître tous leurs effets. Une faille aussi énorme dans la méthodologie de ces revues scientifiques peut alors avoir des répercussions dangereuses sur la société et ses individus.
La soluction de Ben Goldacre : publier absolument toutes les recherches, y compris les plus anciennes, concernant les drogues prescrites aux patients. De cette façon, les magazines scientifiques ne peuvent tomber dans le piège du biais de confirmation, en publiant seulement les études qui correspondent à leur idéologie.
En ce sens, il s’agirait peut-être d’une bonne idée de mettre sur pied une encyclopédie numérique pour favoriser l’accessibilité aux recherches de la santé en général. Avec le web, il serait possible de filtrer facilement les différentes études par mots clefs, ou par catégories, comme « symptômes » ou « médicaments ». La démocratisation de l’information est un atout non seulement pour le citoyen moyen, mais aussi pour tous les professionnels.